Dossier
Paisajes de la piedra seca
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La CAPEN met en garde contre leur disparition

14/05/2007
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Fabienne Croze,
Le Journal

Les chemins ruraux, partie intégrante du patrimoine paysager de Saône-et-Loire, risquent, à terme, de disparaître dans l'indifférence générale, victimes du manque d'entretien ou de la captation de particuliers.
Le temps favorisant les indélicats, la révision des cadastres fait parfois " disparaître " certains chemins communaux. Or, ils appartiennent à tous les habitants tant qu'un acte de vente officielle ne les en dessaisit pas. Aucun texte de loi ne peut obliger les communes à entretenir ces chemins. Fort heureusement, les groupes de marcheurs, les scouts ou les associations de défense du patrimoine font uvre utile. Des murs en pierres sèches s'écroulent. Certains, comme dans l'association des Murets en Pierres Sèches, réalisent un travail de fourmi pour leur sauvegarde. A l'occasion du remembrement, des propriétaires ont souhaité avoir des chemins, non plus de 3 m/3,50m mais de 6 mètres 50. Les tracteurs " nouvelle génération " ne peuvent s'y croiser, la largeur n'étant pas toujours suffisante pour ces nouveaux " monstres modernes ". De ce fait, des haies et des murs sont souvent détruits.

Une question cruciale se pose : Faut-il adapter le paysage aux tracteurs ou les tracteurs au paysage? Ou alors faire comme les Anglais : créer des sens uniques ? La CAPEN est souvent interpellée quant aux chemins ruraux et à leur disparition. " Il ne faut surtout pas rester inactif ", répond-elle. " Une commune peut, avec le temps, perdre ses droits sur un chemin lui appartenant ". De nombreux marcheurs, sachant parfaitement se servir de cartes IGN au 1/25 000e, en témoignent : ils se sont retrouvés, en empruntant tel ou tel chemin communal, face à une barrière de barbelés leur obstruant le passage. Seul le cadastre, consultable dans chaque mairie, fait référence quant à la propriété des chemins. Tout espace n'ayant pas de n° de parcelle ou n'étant pas rattaché à une parcelle, appartient à la collectivité. CAPEN 71 tient à disposition de chaque maire une lettre type obligeant le préempter d'un chemin communal à s'en retirer. " Laisser aliéner les chemins, c'est se priver dans l'avenir, du libre accès des forêts, de points de vue, calvaires, lavoirs, vieilles pierres ". au profit d'une seule personne qui, au gré de ses humeurs, en interdira l'accès. Cerise sur le gâteau, la législation actuelle lui en aura attribué, sans douleur aucune, sans bourse délier, la propriété, volant ainsi le bien de tous.